Etymologie:
Les mots de la langue française n'ont pas été créés au hasard pour désigner la multitude d'idées qu'ils représentent. De plus un mot n'est pas entièrement compris quand on s'arrête seulement à sa signification usuelle, superficielle en quelque sorte ; c'est le sens primitif, celui qui relève de l'étymologie qui en fait saisir la véritable portée. Par exemple "magnifique" acquiert une autre dimension quand on pense que ce mot vient du latin magnus (grand).n.f. (du grec etumon, vrai sens et logos, discours) Science qui a pour objet d'étudier l'origine des mots d'une langue donnée, la recherche de l'ascendance d'un mot.
Voici les trois grandes origines principales:
Les mots étrangers
Comme vous avez pu le lire dans l´historique, le français,
et bon nombre de ses mots, provient de son histoire, de ses conquérants
et de ses invasions.
Les termes gaulois qui submergés par le latin et mêlés
au franc donnèrent naissance à la langue française.
Pour l'étymologie de ces mots, il faut se référer
à l'histoire qui a donné le fond de la langue. A ce mélange
primitif est naturellement venu s'ajouter au cours des siècles des
termes étrangers suivant l'influence de tel ou tel pays.
Voici un petit récapitulatif des principales tendances "d'emprunt"
à l'étranger où l'on pourra remarquer les relations
entre la France et ces pays :
Empruntés :
-à l'arabe, à la suite des croisades, des termes comme chiffre, zéro, amiral, alchimie, algèbre,…Tous ces mots d'emprunt ont adapté leur phonétique, leur structure et leur sens au système du français. Ainsi par exemple, la riding-coat anglaise est devenue redingote, ou bien sûrkrût en alsacien est devenu choucroute et a été rattaché à chou par une fausse étymologie.-à l'italien, avec l'entrée de princesses italiennes à la cour ( Médicis ), par l'influence italienne à la Renaissance et par les guerres. Ce sont des termes de la guerre (attaquer, brigade, canon, citadelle,…), de la vie mondaine (cortège, courtisan, page,…), du commerce (banque, crédit, faillite,…), de l'art (fresque, pittoresque, concerto, ténor,…).
-à l'espagnol, au XVIIe, avec des termes de la guerre et de la mode (adjudant, camarade, romance,…).
-au portugais, qui sert d'intermédiaire pour les mots exotiques comme abricot, chocolat, banane,…
-au néerlandais, notamment pour la constitution du vocabulaire maritime. Mais il fut délaissé au XVIIe face au prestige de l'Angleterre.
-à l'anglais : pour le vocabulaire politique (budget, parlementaire,…), de la technique (car, rail,…), sportif (record, football,…), alimentaire (bifteck, rosbif,…) et mondain (raout, bar,…)
-à l'américain, après la Seconde Guerre Mondiale, pour les techniques et les sciences nouvelles (cinéma, pétrole, cybernétique,…)
-à l'allemand, un nombre de termes assez limité, se rapportant à la guerre et à l'Occupation (képi, obus, bivouac, ersatz).
-au russe, à la suite des romans russes du XIXe (steppe, moujik, cosaque,…) et à la suite de la révolution socialiste (kolkhoze, tractoriste,…)
-Il faut aussi noter l'influence des parlers locaux et régionaux : breton (biniou, dolmen,…), provençal (cabas, cigales,…), etc... ; mais aussi celle des langages populaires comme l´argot, le verlan,...
(du grec epi, sur et onoma nom : qui donne son nom à quelque chose)Ainsi, plus rarement, à la base de l'étymologie d'un mot peut se trouver un nom propre: soit celui d'une personne, soit celui d'un lieu, qui se sont rendu célèbre d'une façon ou d'une autre.
-nombreux dans le domaine des
plantes: Michel BEGON (bégonia), CAMELI (camélia),
Hortense Lepaute (hortensia),…
-tout aussi nombreux dans le
domaine de la science et des unités de physique: James JOULE, André
AMPÈRE, Isaac NEWTON, James WATT,…
-l'architecture: MAUSOLEE,
roi dont le monument mortuaire est resté célèbre pour
sa beauté; un mausolée est une construction funéraire
somptueuse.
-la cuisine: Antoine PARMENTIER
qui a généralisé la consommation des pommes de terre
en proposant des recettes; Louis de BECHAMEL, fin gourmet (sauce),…
-la technique: John McADAM
inventeur du revêtement du même nom (le macadam); les
frères MONGOLFIER pour leur montgolfière;…
-les armes: Joseph GUILLOTIN
qui proposa sa guillotine pour abréger les souffrances des
condamnés; Samuel COLT pour son pistolet à barillet;…
-et bien d'autres encore comme
le préfet Eugène POUBELLE qui voulait nettoyer Paris; ou
encore l'imprimeur GUILLEMET qui proposa de mettre les citations entre
guillemets;…
Les divinités et les mythes
-CERÈS, déesse des moissons a donné céréales.
-HERMAPHRODITOS, le fils d'Hermès et d'Aphrodite, était bisexué, et a donné hermaphrodite.
-MEDUSE, dont le regard pétrifie, a donné le verbe méduser
-ŒDIPE tua malgré lui son père et épousa sa mère. L'œdipe est l'ensemble des sentiments amoureux et hostiles envers les parents.
-et des tas d´autres encore...!
On observe aujourd'hui encore des glissements analogues, notamment pour un bic (au lieu de stylo bille), un frigidaire (pour réfrigérateur), un kleenex (mouchoie en papier), du scotsch,…En ancien français, renard se disait goupil, or au XIIIe, dans"Le roman de Renart", le goupil s'appelle Renart; étant donné le succès de ce livre à l'époque, le nom propre devint un nom commun et remplaça totalement son prédécesseur .
Quand
arrive quelque chose de nouveau, que ce soit un objet, un animal ou une
idée, il s´agit de leur trouver un nom. ce problème
se pose particulièrement pendant les périodes de fort développement
créateur comme la Renaissance pour les sciences humanistes, ou en
philosophie pour de nouveaux concepts , ou encore de nos jours avec les
nombreuses innovations techniques.
La
méthode souvent utilisée pour baptiser les inventions est
celle des éponymes (vue ci-dessus), à travers laquelle l´inventeur
laisse souvent son nom à l´invention.
Très
souvent, on attribue un sens nouveau à un terme ancien, par exemple,
on appela "réacteur", en 1940, le moteur à propulsion pour
les avions. Le mot "réacteur" existait depuis longtemps, au sens
de "celui qui réagit".
D´autre
part, autrefois, on tirait surtout les nouveaux mots de racines grecques
ou latines, par association de concepts, par exemple un névropathe
est un "malade des nerfs" du grec neuvron, nerf et pathos, la
souffrance. Ces mots sont des néologismes (également
du grec néo, nouveau et logos, parole). Mais cela
donne des mots "savants" parfois désagréables à retenir.
On peut
ausi créer de toutes pièces un néologisme en le faisant
dériver de plusieurs mots français existants: "logiciel"
fut inventé d´après logique, et par imitation
de matériel, vers 1970. (voir aussi le paragraphe sur l´informatique,
et celui sur les mots-valises)
.
Une
autre source de néologisme est constitué par l´emploi
des sigles, c´est à dire une suite d´initiale qui fini
par former un sens nouveau elle même. par exemple le sigle H.L.M.
représente l´appelation "habitation à loyers modérés",
mais cette dénomination administrative est oubliée par les
usagers, pour qui un HLM désigne souvent tout simplement un immeuble;
ce genre de bâtiment familier est mis du reste naturellement au masculin
lorsqu´on parle (mon achélème!). De la même façon,
le sigle S.I.D.A. (syndrome d´immuno-déficience acquise) ,
ou encore le mot NYLON .
Le nylon, un cri de victoire L´histoire du nylon prend source pendant la Seconde Guerre Mondiale, époque à laquelle il fut inventé par hasard par les Américains. Outre le conflict armé, ceux-ci étaient alors lancés dans une guerre économique acharnée contre les japonais, et on imagine aisemment l´avance technique qu´allaient leur apporter cette découverte. |